Val de Reuil : une condamnation pour rire ? Que nenni !


Franck Martin

On essaie de me faire taire, c'est raté. J'ai écrit que le maire de Val-de-Reuil « sabotait » le développement économique de la CASE. Bien que la phrase citée ne comporte aucune attaque personnelle, insulte ou atteinte à la vie privée, le chatouilleux maire m'a traîné devant le tribunal correctionnel.
Le tribunal a jugé que cette atteinte à son honneur était tellement gravissime qu'elle valait condamnation à... un euro ! A ce prix-là, beaucoup me disent que c'est une condamnation pour rire... et que le tribunal a voulu nous renvoyer dos à dos.
A ceux-là, je réponds : ne riez pas ! Après cette condamnation, celui qui rira du maire de Val-de Reuil court, plus que jamais, le risque d'être poursuivi !
Car je ne suis pas le seul «politique» à connaitre des poursuites judiciaires du maire de Val de Reuil : Mme Cascajarès, chef de file de l'opposition municipale a été l'objet de poursuites judiciaires, de même que M. Davidsen animateur du blog où s'exprime l'opposition. Quand à Olivier Taconet, il constate qu'il lui est impossible d'organiser un " Café Radical " à Val-de-Reuil, ville où la démocratie et la liberté d'expression sont passés en mode "survie" depuis que le maire a décidé que la critique à son endroit était un délit pénal.


Une condamnation pour rire ? Pas du tout !

J'ai remis à la mairie un chèque d'un euro, prix de l'honneur bafoué de MAJ, sous l'oeil de la chef de file de l'opposition rolivaloise, Mme CASCAJARES, qui a également été l'objet de poursuites judiciaires
Mes amis, mon entourage pensent qu'il s'agit une condamnation pour rire. Pas moi. En citoyen respectueux de l'autorité de la chose jugée, je me suis donc rendu à la mairie de Val-de-Reuil pour acquitter ma  dette.

J'ai  payé le prix de l'honneur du plaignant  en libellant ce chèque d'un euro, à l'ordre de... l'un des salariés les mieux payés de France.

Pourtant, en engageant les poursuites sur demande de MAJ, ses avocats avaient eu la main lourde ! En réparation de la phrase citée, on m’a réclamé la bagatelle de 5000 euros de dommages et intérêts, 5000 euros de frais de justice, plus des frais d'insertion du jugement dans trois quotidiens nationaux, frais d’insertion que l’on peut estimer aisément au prix du mm/ colonne de publicité dans Le Monde, à plus de 10 000 euros. Ce n'est pas rien !

Mais, comment expliquer que, d'une main il demande 20000 euros de réparation, de l'autre il ose écrire dans un communiqué diffusé à toute la presse : " Je ne demandais ni amendes ni dommage et intérêts. " Et que dans Paris Normandie du 8 mars, patelin, il fait le bon apôtre : «Je priais pour une condamnation de principe.» Dans le langage de Jamet, une condamnation de principe, c'est 20 000 euros !  Pour parler avec lui, il est prudent de se munir, non seulement du Who's Who, mais d'un lexique du Gotha...

Mensonge ? Pas vraiment. En fait, MAJ vit dans un autre monde que vous et moi. Nous n'avons ni la même conception de l'honneur, ni les mêmes valeurs, ni les mêmes revenus.  Et c'est en toute bonne foi qu'il diffuse un communiqué de presse où il affirme qu'il ne demandait pas de sanctions financières au tribunal ! Aveuglé par le monde à part où il vit, il pense sincèrement que 20 000 euros,  ce n’est rien : une fraction de son revenu mensuel !

Et c'est ainsi qu'il ose, d'une main me réclamer 20 000 euros et de l'autre écrire qu'il ne réclame pas de dommages et intérêts. Il est sincère !
 


A Val-de-Reuil... on ne vote pas, ou très peu.

L'animateur du blog où s'expriment les opposants de MAJ, M. Davidsen a également été poursuivi.
Pourtant, cette condamnation ne me fait pas rire. Si on me poursuit, c'est pour me faire taire. Aussi symbolique soit-elle, ma condamnation restreint un peu plus encore le champ de la liberté d'expression dans une ville où pèse une chape de plomb sur le débat démocratique.

A ce jour, outre les pressions verbales, on ne dénombre pas moins de 4 poursuites judiciaires différentes contre des citoyens ou des élus qui ont pour point commun de critiquer publiquement la gestion de Marc Antoine Jamet.  Quelle commune prétend battre ce record ?

Sur ces 4 poursuites judiciaires une seule a abouti. Mais les 3 autres, perdues dans les sables judiciaires, ont bel et bien joué leur rôle de pression pour faire taire l'opposition. Et pour quatre poursuites judiciaires connues, combien de menaces verbales ?

Val de Reuil est donc une ville exceptionnelle où le maire pense - et fait savoir - que la critique de son action est un délit pénal ! Connaissez vous une autre ville où les employés municipaux distribuent des tracts appelant la population à dénoncer auprès de la police municipale l'animateur du blog où s'expriment les opposants politiques ?

Val-de-Reuil détient un triste record : celui de l'abstention. A toutes les élections, locales ou nationales, le taux de participation est l'un des plus bas de France. Le fait est avéré à chaque scrutin : plus qu'ailleurs, les rolivalois se désintéressent de la vie politique. La chape de plomb qui pèse sur la ville ne serait-elle pas l'une des causes de ce triste record ?
A Val de Reuil, il est bien difficile de s'intéresser à la vie politique, tant le débat démocratique est absent.  Et pour cause ! Le fait que le maire pourchasse judiciairement l'expression politique de ses opposants devant les tribunaux n'y est pas étranger. N'est pas fondé à faire le parallèle entre le record des poursuites en diffamation et le record de l'abstention ?

Dans le monde ou vit Jamet, on prie... pour une condamnation de principe, une bagatelle, trois fois rien. Dans le monde réel, c'est plus de 20 000 euros


Franck Martin