Val de Reuil en cessation de paiement : la CASE refuse de combler le trou.



Marc Antoine Jamet a les yeux plus gros que le ventre. Son imprévoyance met en danger les entreprises chargées des travaux de rénovation urbaine : la ville a cessé de les payer depuis de longues semaines. Jeudi, devant l'urgence, Val-de-Reuil a tenté de ponctionner la trésorerie de la CASE. Le conseil a répondu : " Non, la CASE n'est pas une vache à lait, ni le banquier de Val-de-Reuil "


Les caisses de Val de Reuil sont vides.

C'est un fait : les entreprises chargées des grands travaux de rénovation urbaine ne sont plus payées et le percepteur s'arrache les cheveux... pour faire face aux dépenses courantes. Les intérêts moratoires enflent chaque jour.
Pourquoi ce trou ? Parce que le maire a eu les yeux plus gros que le ventre : il a voulu prendre en charge toute la gestion financière de l'ANRU, naguère confiée à la CASE, dont les finances sont saines et la trésorerie abondante.
A-t-il bien lu la convention passée avec la CASE pour confier à Val-de-Reuil la gestion de l'opération de renouvellement urbain ? Il faut croire que non, puisqu'il n'a pas évalué correctement l'évolution de sa trésorerie, pourtant prévisible à la lecture du document signé.

Après avoir rencontré le maire, à sa demande pressante, j'ai accepté de tendre la main pour secourir Val-de-Reuil. Devant l'urgence de la situation, il a demandé que la CASE fasse une avance de trésorerie, évaluée à 1,5 millions d'euros. Cette demande a été formulée le vendredi 18 juin.
J'en ai accepté le principe, mais, dès le lundi 22, sa demande était augmentée à 1,9 millions, ce qui en dit long sur la fiabilité des prévisions de trésorerie dans sa commune.
Ayant accepté le principe de ce sauvetage, j'ai loyalement présenté la délibération au conseil communautaire.
A la stupéfaction de tous et à l'indignation de beaucoup, Marc Antoine Jamet n'a pas eu le courage de venir défendre ce rapport, laissant ce soin à Mme Léger qui a, courageusement, fait face à une tornade de critiques soufflant de tous les bords de l'assemblée communautaire.

La CASE n'est pas une vache à lait

Bien que la CASE, par le biais de fonds de concours et d'une dotation de solidarité, n'hésite pas à aider les communes, y compris lorsque des évènements exceptionnels fragilisent leur trésorerie, mais elle le fait dans un cadre permanent, établi en commun et dans une logique de projet.
Cette fois, les élus ont refusé que Val-de-Reuil se serve de la CASE comme d'un guichet de banque, avec cette avance de trésorerie pure et simple.
D'autant plus que la CASE emprunte pour financer ses propres projets et qu'il serait de bien mauvaise gestion d'emprunter pour combler le trou d'une commune. Anormal et coûteux, serait le verdict de la Chambre régionale des comptes...
Un vote a eu lieu, à bulletins secrets. Par 33 contre, 28 pour, la CASE a refusé de mettre la main au porte monnaie pour combler le trou de trésorerie de Val de Reuil

Comment se dénouera cette affaire ?

Deux hypothèses :
La première est que j'ai été victime d'un bluff pur et simple de Marc Antoine Jamet, dramatisant la situation afin de m'apitoyer pour que je " fasse passer " sa demande de prêt gratuit d'environ 2 millions d'euros. Son seul objectif aurait été de faire payer les frais financiers et les intérêts moratoires à la CASE...
Auquel cas, une fois avalé le refus de la CASE, Val de Reuil se tournera vers sa banque et paiera. Tout rentrera dans l'ordre.
Deuxième hypothèse : pas de bluff, la situation est telle qu'elle m'a été décrite par le maire. Auquel cas, la dérive financière de Val-de-Reuil ne fait que (re)commencer.