Un "triple A" pour l'agglomération de Louviers ?


Franck Martin

Etre noté par une agence de notation financière ? Pourquoi pas l’agglomération de Louviers ? Certes, sa petite taille l'empêchera d'obtenir le triple A de Standard and Poor's ou de Moody"s, mais la notation par une agence internationale lui ouvrirait les portes des marchés, pour diversifier ses sources de financement.


Le robinet des banques est - presque - fermé

Les collectivités territoriales ont besoin de diversifier leurs sources de financement.

D’une part, les villes, départements, régions ont perdu une bonne part de leur autonomie financière : les dotations d’Etat représentent désormais la plus grande part de leurs ressources et il est clair que l’Etat sera de moins en moins généreux, si tant est qu’il l’ait jamais été.

De plus, la crise financière a suscité la crainte d’un véritable « credit crunch », le blocage de tout prêt bancaire pour financer les investissements publics.

Ce «credit crunch» n’a pas eu lieu mais, depuis la chute de Dexia et la mise en place des normes de Bâle III, les banques sont devenues plus que frileuses et excessivement gourmandes.

Conséquence : alors que les taux sont historiquement bas sur les marchés, les marges bancaires ont explosé !

La notation de la situation financière par une agence internationale ( Moody, Standard and Poor’s) ouvre aux collectivités bien gérées la porte des marchés financiers, sans passer par les banques. Enfin presque…

Mais pour lever des fonds ( sous forme d’obligations ) sur les marchés financiers, il faut être noté par les agences internationales, bien connues depuis la perte du triple A par la France.
Et pourquoi pas ? Une collectivité bien gérée, aux finances saines, n’a rien à craindre de l’exercice. C’est le cas de l’agglomération de Louviers.

Une trentaine de collectivités ont accepté de se plier aux normes des agences, suivant l’exemple… du département de l’Eure, qui avec son double A figure parmi les trois départements les mieux notés.

«  Au-delà de la reconnaissance de la qualité de notre gestion, cette note nous permet de prétendre à des financements à court terme et à long terme sans passer par l’intermédiaire des banques », commente Jean Louis Destans, président du conseil général. « Sur un emprunt de 20 M€, la marge appliquée actuellement par les banques est d’environ 3% alors que sur les marchés financiers la note AA permet d’avoir une marge de seulement 1,5% ». Un exemple à méditer et, sans doute, à imiter.


Franck Martin