Sur le marché de Louviers : la marmite aux potins mijote...


Franck Martin


Dérapage dans la boue...

Samedi, jour du marché, lamatinée fût plutôt guillerette pour les amis de notre équipe municipale, devisant gaiement devant le stand du journal municipal, porteur de bonnes nouvelles pour toute la ville : inauguration du stade de foot, démarrage du réseau de chaleur urbain, la qualité bio dans les assiettes de nos enfants, grâce à la régie publique des 2 Airelles.

Matinée plutôt tristounette pour l’embryon de liste Modem : cinq militants isolés, battant la semelle dans un coin du marché, diffusant un tract dont, visiblement, certains ne sont pas très fiers, tant le contenu en est négatif. Les plus lucides savent bien qu'on ne gagne jamais une élection avec ce genre de déballage sordide. Et les électeurs attendent autre chose des politiques que des règlements de compte...

C’était prévisible : le pied d’Anne Terlez a glissé dans la boue. Dérapage inévitable depuis qu’elle a manifestement laissé le pilotage de sa campagne et l’inspiration de ses écrits à l’homme de toutes les rancoeurs, de la haine recuite envers ceux qui lui ont tout donné. L’image d’une liste largement ouverte aux bonnes volontés citoyennes vient de se fracasser sur l’agressivité du transfuge de notre équipe municipale, l’homme qui, après avoir retourné sa veste, se définit comme le diviseur commun de toutes les forces en présence.

A peine entrée en campagne, la candidate du Modem oublie que pour gagner, il faut rassembler et non diviser. Ramasser des arguments dans le caniveau des calomnies, des attaques personnelles ne lui donnera pas la stature que les Lovériens attendent de leur maire, bien au contraire. Aux yeux de l'opinion, le rassemblement et l’union sont toujours préférables à la division sectaire.

Changement d'image : le MODEM affiche son sectarisme

Je préfère additionner plutôt que soustraire. Je n’ai jamais caché que je suis un homme de gauche, membre du parti de Pierre Mendès France. Mais pendant six ans, j’ai réussi à faire travailler ensemble, au service de la commune, rassemblés sur un programme d’action municipale, des Lovériens qui affichent des convictions politiques différentes.  A l’aube de cette nouvelle élection, j’ai mis fin à une querelle sans fondement, pour revenir à la bonne entente qui a régné durant les premiers mandats de mon équipe. Une majorité de Lovériens me saura gré d’avoir pacifié les forces de progrès. C’est une bonne chose, qui devrait faire école.

C’est tout autre chose que de retourner sa veste en passant du PRG au Modem. De quitter l’équipe municipale parce qu’on refuse de mettre fin à une guéguerre stupide, de claquer la porte parce qu’on refuse l’union, le rassemblement des bonnes volontés, sans exclusive.

Déserter les responsabilités que le maire vous confie parce qu’on ne veut pas serrer la main d’un socialiste ne vaut pas brevet de civisme... Cette étroitesse d’esprit porte un nom : le sectarisme, carburant d’un singulier parcours dont l’ambition personnelle est le principal moteur. Car l’anti-socialisme primaire de Jacky Bidault n’est que le fruit amer de sa défaite aux cantonales... et de sa querelle inépuisable avec François Charmot, le compagnon de la gagnante socialiste de l'élection !

Or, ce sectarisme affiché fait voler en éclats le prétendu « apolitisme » sous lequel la liste MODEM tente d’avancer masquée. Soyons sérieux : une liste désormais ouvertement « anti-socialiste » peut-elle se dire apolitique ? Même si la haine de M.Bidault envers les socialistes n’a, au fond, rien de politiquement cohérent puisque qu’il a accepté sans sourciller de travailler six ans avec des communistes et des écologistes, souvent plus à gauche que le PS.

Pour éviter la débâcle, la droite saura-t-elle s'unir ?

Mission impossible pour la candidate du Modem : passer de 2,4 % des voix lors de législatives de 2012 à la victoire aux municipales. Son tract odieux ne l'aidera pas.. Se livrer à des attaques personnelles contre un maire respecté est-elle la bonne stratégie ? Il est permis d'en douter...
Que l’épiderme délicat de M. Bidault soit ulcéré par sa défaite aux cantonales, que ce prurit l’empêche de serrer la main à d’honorables Lovériens, que des femmes et des hommes sincères lui donnent des boutons parce qu’ils ont fait le choix d’agir au sein du parti socialiste, cela porte un nom : le sectarisme.

Ce sectarisme borné l’a amené à quitter la municipalité et à insulter ses amis d'hier. Règlement de comptes bien peu honorable, dont les lovériens se fichent comme de l'an quarante et qui ne sera pas portée au crédit de la liste MODEM.

Isolée, sans programme ni soutien suffisant  pour compléter sa liste, la candidate du MODEM s’apprête donc, inéluctablement, à jeter le masque de l’apolitisme en passant sous la coupe de l’alliance l’UMP-UDI. Pour sauver ce qui peut encore l'être d'une liste sans cohérence, depuis qu'elle est passée au service des querelles personnelles de M. Bidault.

L'alliance - prévisible - de toute la droite aura au moins le mérite d'assainir le débat public. La liste de droite dirigée par l'UMP arborera franchement les couleurs de la droite sans complexe, sans se cacher sous un pseudo-apolitisme qui ne trompe personne. Quelle dégringolade depuis l’époque où la candidate du Modem cherchait à faire croire qu’elle constituait une simple association, sans vocation à se présenter aux élections !

On se frotte les yeux...

Il va de soi que je ne m'abaisserai pas à répondre au niveau de M. Bidault, ni sur l'écrêtement ( parfaitement légal et transparent) ni sur le reste de ses calomnies.
Mais j'avoue m'être frotté les yeux en lisant les élucubrations de l'ex-adjoint chargé de la voirie, au sujet de la voie Tabarly. Ce qui me surprend toujours chez les petits de la politique, c’est leur capacité à dénoncer leurs propres défauts... chez les autres. 

Jacky Bidault n’était-il pas l’adjoint chargé de la voirie ? A ce titre, n'était-il pas chargé de démêler le dossier  complexe de la voie Tabarly ? N'at-t-il pas représenté la ville aux discussions avec l’Etat, la SAPN, la CASE, discussions qui ont abouti... à une impasse : la ville n’est pas propriétaire de la voie Tabarly et n’étant pas propriétaire de la voie Tabarly ne peut y effectuer aucun travaux.

Je ne reproche pas à Jacky Bidault d'avoir échoué dans sa mission d'adjoint au maire, mais je trouve incroyable qu'après avoir retourné sa veste, il transforme ses échecs en fautes de la commune. Cela donne la mesure de la crédibilité du personnage.



Franck Martin