Malmené par les élus, le personnel municipal prend la Route du rhume !


Jeanne Hachette


Que se passe-t-il d’assez grave, à la mairie de Louviers pour que le maire se fende d’un courrier de trois pages à l’attention de tous les employés municipaux ?

Qu'il annonce la mise en place d’un médiateur chargé d’écouter les doléances du personnel ? La rédaction d'un Livre Blanc (!), reprenant ce qui existe déjà. Imposant au personnel de remplir un questionnaire de 2 pages pour des renseignements de base qui figurent tous déjà dans leur dossier individuel dans les classeurs du service du personnel. Ahurissant.

Qu' il tente de calmer le jeu en annonçant la mise en place d’un comité ( un de plus ! ) des ressources humaines, oubliant que ce comité existait naguère, sous la présidence du maire-adjoint Roland Liénard.

Le jour où il s’est assis dans le fauteuil de maire, M.Priollaud a bouleversé les rapports entre les élus et le personnel de la mairie. Il commence à en payer le prix. L'affaire est sérieuse : elle touche à l'humain et à la souffrance au travail.

La raison de toute cette agitation : depuis la rentrée, le taux d'absentéisme grimpe de façon vertigineuse à la mairie de Louviers.

Souffrance au travail = absentéisme.

Les absents ne sont pas des tire-au-flanc. Tous les professionnels des relations humaines savent que lorsque les employés se réfugient dans les congés-maladie, c’est que leur souffrance au travail est bien réelle.

A Louviers, le mal-être des employés municipaux a atteint un tel niveau que le taux d’absentéisme explose. Les absences désorganisent d’autant plus les services que les heures supplémentaires sont interdites aux employés présents…

 Lorsque le phénomène prend une telle ampleur, c’est bien un ras-le-bol collectif qui s’exprime.
L'émergence d'un nouveau syndicat, la valse des secrétaires autour du maire, le remaniement incessant de son entourage, dans un jeu de chaises musicales inédit sont les premiers symptômes d'un profond problème relationnel.

 

Chaises musicales et... chat perché.

S’y ajoute l’amateurisme de l’adjointe chargée du personnel. Ignorant tout du statut de la fonction publique territoriale. Elle se méfie de tout, refusant de faire confiance aux cadres de la mairie et d’écouter leur avis professionnel. Ainsi, durant l'été, elle a reçu, toute seule, des employés qui espéraient obtenir une promotion qu’ils n’avaient pas obtenue naguère.

Parmi ceux-là, une poignée d’employés qui avaient fait ouvertement campagne pour la liste Priollaud. Pour cette minorité en attente, le temps semblait venu de monter dans le fameux «retour d’ascenseur».

A tous, Mme Perchet a confirmé, voire amplifié des promesses… souvent impossibles à tenir. Parce que le statut de la fonction publique impose des règles d'avancement neutres et fondées dans l'objectif, pour éviter le copinage et les passe-droits.

Le réveil, difficile, s'apparente à une gueule de bois pour ceux qui ont cru aux promesses électorales de la municipalité et n'ont toujours rien vu venir.
 

« SUPER-MEDIATOR » : le gag de l'automne !

Le stress, la tension et la frustration au travail provoquent de vraies maladies.

Rien d’étonnant qu’au moment où tombent les feuilles d’automne et que rien ne tombe du mât de cocagne promis par l’équipe Priollaud, certains employés préfèrent se réfugier sous la couette, histoire de revoter… avec leur oreiller.

Et ce n'est pas le gag du " super-mediator " qui va arranger leur santé. La pression des employés mécontents est telle que le maire veut ouvrir une soupape en instituant un médiateur. Nommer un médiateur entre le personnel, la hiérarchie municipale et les élus, c'est plutôt une bonne idée.

Mais le maire se tire une balle dans le pied en nommant comme médiateur... le directeur du personnel, Philippe Giroux ! Autant nommer comme arbitre d'un match de foot le capitaine de l'une des équipes...

 Certes, le débonnaire Philippe Giroux a toutes les qualités humaines et les compétences professionnelles requises pour jouer ce rôle. Mais sa mission de chef du personnel, représentant l'une des parties, le met dans une situation impossible.

Un médiateur doit être neutre et ne pas appartenir à la hiérarchie.  Pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour le comprendre. On reste confondu devant autant d'incompétence.
 
L'absentéisme explose. Malmenés par les élus, les employés municipaux ripostent par la couette et l'oreiller.


Jeanne Hachette