Face à l'hégémonie de Mélenchon, un petit parti résiste encore à l'envahisseur : le PRG
Pour reconstruire la gauche, on peut préférer le radicalisme de Pierre Mendès à la radicalité de Jean-Luc Mélenchon
Tout démocrate doit se réjouir que la gauche semble reprendre une certaine vigueur politique, promesse d une opposition solide sans laquelle aucun régime ne saurait perdurer. Le caractère hétéroclite de la coalition ne surprendra que les millénnials n'ayant connu ni le programme commun de 1972 ni la « gauche plurielle » du gouvernement Jospin.
Quant à sa doctrine, Tliomas Piketty a raison de rappeler quelle est plutôt « moins ambitieuse » que celle du Front populaire en 1936 ou de François Mitterrand en 1981 (La France insoumise n'est d'ailleurs pas en odeur de sainteté marxiste-léniniste dans les cercles anticapitalistes).
Tout libéral ne peut en revanche que s'inquiéter de l'hégémonie intellectuelle de Jean-Luc Mélenchon. Jacobin de raison et robespierriste de cœur. Toute la gauche s'est ralliée à son centralisme planificateur, qui transparaît à chaque page du manifeste « L'avenir en commun ».
Toute ? Non. Un petit parti résiste encore et toujours à l'envahisseur : le Parti radical de gauche (PRG) qui a dénoncé dans un communiqué de presse « le bloc électoraliste piétinant les valeurs républicaines, laïques, universalistes et européennes qui fondent la gauche ». Voilà qui ne manque pas de panache quand on compte trois députés et autant de sénateurs.
Ceux qui. à gauche, croient encore en la liberté individuelle et cherchent à forger une alternative au mélenchonisme seraient donc bien inspirés de s'intéresser au radicalisme. Il est certes vain de tenter de comprendre les méandres byzantins du Parti radical, qui depuis un demi-siècle, ne cesse de scissionner sionner. de se réconcilier puis de sc déchirer à nouveau. Entre PRG. valoisicns et Mouvement radical l'histoire est difficile à suivre.
En revanche, l'assise intellectuelle du plus vieux parti de France mérite considération. Le Mouvement radical avait revendiqué il y a quelques années l'étiquette de - social-Iibéral ». traçant ainsi un projet d'émancipation où l'Etat joue pleinement son rôle, mais où le libre choix prime sur les utopies collectives.
Quant à sa doctrine, Tliomas Piketty a raison de rappeler quelle est plutôt « moins ambitieuse » que celle du Front populaire en 1936 ou de François Mitterrand en 1981 (La France insoumise n'est d'ailleurs pas en odeur de sainteté marxiste-léniniste dans les cercles anticapitalistes).
Tout libéral ne peut en revanche que s'inquiéter de l'hégémonie intellectuelle de Jean-Luc Mélenchon. Jacobin de raison et robespierriste de cœur. Toute la gauche s'est ralliée à son centralisme planificateur, qui transparaît à chaque page du manifeste « L'avenir en commun ».
Toute ? Non. Un petit parti résiste encore et toujours à l'envahisseur : le Parti radical de gauche (PRG) qui a dénoncé dans un communiqué de presse « le bloc électoraliste piétinant les valeurs républicaines, laïques, universalistes et européennes qui fondent la gauche ». Voilà qui ne manque pas de panache quand on compte trois députés et autant de sénateurs.
Ceux qui. à gauche, croient encore en la liberté individuelle et cherchent à forger une alternative au mélenchonisme seraient donc bien inspirés de s'intéresser au radicalisme. Il est certes vain de tenter de comprendre les méandres byzantins du Parti radical, qui depuis un demi-siècle, ne cesse de scissionner sionner. de se réconcilier puis de sc déchirer à nouveau. Entre PRG. valoisicns et Mouvement radical l'histoire est difficile à suivre.
En revanche, l'assise intellectuelle du plus vieux parti de France mérite considération. Le Mouvement radical avait revendiqué il y a quelques années l'étiquette de - social-Iibéral ». traçant ainsi un projet d'émancipation où l'Etat joue pleinement son rôle, mais où le libre choix prime sur les utopies collectives.
Gaspard Koenig fondateur du think tank Génération Libre
La pensée de Pierre Mendès France fournit la meilleure introduction au radicalisme. Député et chef de file du Parti radical sous la IV* République, président du Conseil pendant quelques mois.seulement. PMF exerça peu le pouvoir mais développa une philosophie politique sincère et solide ( Mitterrand saluera perfidement « l'immense éclat que lui conféra sa capacité de réflexion auprès de plusieurs générations ».
Il est l'incarnation d une gauche responsable, confiante dans la science, aspirant au progrès et soucieuse d'équilibre budgétaire. Selon sa formule demeurée célèbre. - les comptes en désordre sont la marque des nations qui s’abandonnent ».
Son livre le plus systémique « La République moderne » reste toujours aussi moderne. En démocrate respectueux du pouvoir législatif, il s'y insurge contre la Vème République et la personnalisation du pouvoir qui la caractérise : «Choisir un homme sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige (ou de son habileté électorale), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même. »
Ce déssaisissement institutionnel de la maîtrise de notre destin politique se traduit aussi dans les structures sociales. Dans une envolée quasi-tocquevillienne, PMF anticipe - les risques de la bureaucratie et de la technocratie, nouvelles formes d'écrasement de l'individu et du citoyen ». Présidentialisme et bureaucratisme vont main dans la main.
Pour reconstruire la gauche, on peut préférer le radicalisme de Pierre Mendès France à la radicalité de Jean-Luc Mélenchon.
Contre cette nouvelle forme de servitude volontaire. PMF propose la «démocratie généralisée ». II faut insuffler la participation citoyenne à tous les niveaux : dans les collectivités locales, qui devraient être plus indépendantes . dans les entreprises, elles aussi des lieux de délibération collective ; dans les partis politiques, qui dotant proposer des idées avant de propulser des hommes ; dans l’Union européenne, que PMF souhaite plus politique. Une inspiration pour gouverner - avec vous - ?
C'est en tout cas cette « foi démocratique » de PMF qui forme le fil rouge de la nouvelle biographie que lui consacre Frédéric Potier, préfet de son état La gauche française en recherche de modèles et défigurés, écrit-il. gagnerait à relire PMF. Revenir à PMF. c'est s'intéresser aux fondements mêmes de la démocratie française : la représentation des citoyens, le dialogue, le choix, la responsabilité.
Avis aux amateurs : pour reconstruire la gauche, on peut préférer le radicalisme de PMF à la radicalité de JLM.
Gaspard Koenig est philosophe et fondateur du think tank Génération Libre.
Il est l'incarnation d une gauche responsable, confiante dans la science, aspirant au progrès et soucieuse d'équilibre budgétaire. Selon sa formule demeurée célèbre. - les comptes en désordre sont la marque des nations qui s’abandonnent ».
Son livre le plus systémique « La République moderne » reste toujours aussi moderne. En démocrate respectueux du pouvoir législatif, il s'y insurge contre la Vème République et la personnalisation du pouvoir qui la caractérise : «Choisir un homme sur la seule base de son talent, de ses mérites, de son prestige (ou de son habileté électorale), c'est une abdication de la part du peuple, une renonciation à commander et à contrôler lui-même. »
Ce déssaisissement institutionnel de la maîtrise de notre destin politique se traduit aussi dans les structures sociales. Dans une envolée quasi-tocquevillienne, PMF anticipe - les risques de la bureaucratie et de la technocratie, nouvelles formes d'écrasement de l'individu et du citoyen ». Présidentialisme et bureaucratisme vont main dans la main.
Pour reconstruire la gauche, on peut préférer le radicalisme de Pierre Mendès France à la radicalité de Jean-Luc Mélenchon.
Contre cette nouvelle forme de servitude volontaire. PMF propose la «démocratie généralisée ». II faut insuffler la participation citoyenne à tous les niveaux : dans les collectivités locales, qui devraient être plus indépendantes . dans les entreprises, elles aussi des lieux de délibération collective ; dans les partis politiques, qui dotant proposer des idées avant de propulser des hommes ; dans l’Union européenne, que PMF souhaite plus politique. Une inspiration pour gouverner - avec vous - ?
C'est en tout cas cette « foi démocratique » de PMF qui forme le fil rouge de la nouvelle biographie que lui consacre Frédéric Potier, préfet de son état La gauche française en recherche de modèles et défigurés, écrit-il. gagnerait à relire PMF. Revenir à PMF. c'est s'intéresser aux fondements mêmes de la démocratie française : la représentation des citoyens, le dialogue, le choix, la responsabilité.
Avis aux amateurs : pour reconstruire la gauche, on peut préférer le radicalisme de PMF à la radicalité de JLM.
Gaspard Koenig est philosophe et fondateur du think tank Génération Libre.
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