Le Bloc-Notes


Franck Martin

Faits du jour / Lundi 24 janvier


Lundi 24 janvier

Carte du Sahel
Autres articles

 Dans le monde 

Au Sahel, les groupes djidahistes ont réussi à déstabiliser le Mali et le Burkina-Faso. Durablement ?

Troubles au Burkina-Faso
Après les manifestations, des mutineries dans certaines casernes où des coups de feu ont été entendu, un coup d'Etat aurait eu lieu hier... Le président de la République a été exfiltré et emmené en lieu sûr par ses gardes du corps. A suivre... Contrairement à ce que j'ai écrit plus haut, le président a été enlevé par des militaires après un échange sanglant de coups de feu et incarcéré dans une caserne. Un sort similaire semble avoir été réservé à plusieurs hauts responsables du régime.
Au Mali : la France entre le marteau et l'enclume
A Gao, le camp militaire de Barkhane a subi samedi des tirs de mortier qui ont fait un mort et neuf blessés légers. La mort d'Alexandre Martin, brigadier du 54e régiment d'artillerie basé à Hyères, accentue la pression sur la l'intervention militaire française au Mali. Entre le rejet de la présence française par une partie de la population,  et les attaques des groupes djihadistes, l'opération Barkhane semble prise en le marteau et l'enclume. La junte militaire au pouvoir se tourne vers le groupe paramilitaire russe Wagner et se détourne de plus en plus de la France. Après avoir rendu l'hommage de rigueur au soldat mort pour la France dans l'accomplissement de sa mission, le président de la République a réaffirmé sa détermination à combattre le terrorisme au Sahel. Quelles sont les perspectives ? La réduction à 2 500 des effectifs engagés au Sahel (5 000 soldats français à ce jour) doit être compensée par une internationalisation de l'engagement militaire. L'appel lancé vers les partenaires de la France recevra-t-il une réponse à la hauteur de l'enjeu ? Sinon quelles perspectives ?

 En France 
 
Le succès au rendez-vous de la primaire populaire
L'inscription des votants à la prochaine primaire populaire avoisine le demi-million de participants : dimanche matin, après la clôture de la liste on dénombrait 467 000 inscrits. Un score flatteur qui donne une certaine légitimité à l'opération si on le compare à la primaire " fermée" de la droite LR : 139 918 votants et surtout de la primaire "ouverte" des écologistes : 120 000 votants. Toutefois, le refus de participer de Jadot, Hidalgo, Mélenchon condamne à l'échec les organisateurs de ce scrutin dont l'objectif proclamé était de construire une candidature unique de la gauche.

Le cas Taubira
 
Reste le cas Taubira, seule candidate crédible en lice. Personne ne lui contestera son engagement à gauche, ni son courage dans le combat pour le mariage pour tous, sa compétence ministérielle, ni sa popularité, notamment chez les jeunes. Fort habilement, elle a profité de l'effondrement du PS et de l'ambiguïté de la primaire populaire pour  lancer sa propre candidature. Une candidature personnelle, de franc-tireur, qui ne pourra jamais être reconnue par les partis politiques installés, mais qui mobilise nombre d'abstentionnistes proches de la gauche. Mais déjà, les intentions de vote en sa faveur tournent autour de 5 %, à comparer avec la candidature verte : 7% et  socialiste : 2,5%. Mais si elle réussit à faire 5% au premier tour, que fera-t-elle de ses voix ? Au second tour, peu importe : une partie ira dans l'abstention, une partie ira faire barrage à la droite ou l'extrême-droite. Le président Macron sera réélu avec ou sans son soutien et je m'en réjouis... Mon espoir est qu'elle utilise ce capital politique pour investir dans la construction d'un programme commun, voire d'une fédération des partis de gauche, allant des radicaux de gauche à Mélenchon. On peut toujours rêver...
Hélène Carrère d'Encausse résolument optimiste hier soir, mais ce matin
J'écoutais hier soir sur France 2 la très respectée académicienne Hélène Carrère d'Encausse. Personne, en France, ne connait aussi bien qu'elle la Russie d'hier et d'aujourd'hui. Naguère, j'avais lu son livre L'Empire éclaté. Plus de 10 ans avant la chute de l'URSS, Héléne Carrère d'Encausse avait prévu l'éclatement du bloc soviétique et le réveil des nationalités à l'Est de l'Oural. Interrogée par Laurent Delahousse sur l'extrême tension qui règne à la frontière de l'Ukraine, elle s'est montrée résolument optimiste, écartant l'hypothèse d'un conflit armé majeur entre la Russie, l'Ukraine et ses alliés américains et européens.
"Poutine est un homme intelligent, il a d'autres priorités que l'invasion de l'Ukraine."
On aimerait bien croire sa lucidité intacte. Mais depuis, ce matin, j'apprends le départ d'Ukraine des diplomates anglo-saxons et l'envoi d'avions de combat et de matériel militaire de l'Otan. Les enchères grimpent...


Franck Martin