Guerre des chefs...en Gascogne !


Franck Martin

Favoris êtes-vous là ?
Après 24 heures de course, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) - suivi comme son ombre, ou presque, par Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) - imprime toujours le rythme en tête de course. Mais gare à Nicolas Troussel (CMB) qui plonge au sud accompagné de Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty). Le double vainqueur de la Solitaire du Figaro, rompu à l’art de la navigation sur les eaux troubles et piégeuses du golfe de Gascogne, pointe désormais en 3è position.
Pas de surprise : une guerre des chefs est bel et bien déclarée aux avant-postes des Class 40 dans un contexte météo incertain où tous les coups tactiques sont permis. ( extrait du site officiel de la Route du Rhum )


Un extraordinaire début de course pour Jean Edouard


Si les Class 40 n’avaient pas les projecteurs médiatiques braqués sur eux, ils n’en ont pas moins offert un départ très impressionnant sous le signe du nombre et de la diversité. Difficile en effet de ne pas rappeler qu’avec 44 solitaires sur les rangs, skippers professionnels et amateurs réunis dans la même catégorie, ils composent plus de la moitié des engagés de cette Route du Rhum-La Banque Postale 2010.

En " prenant la roue" de l'archi favori Troussel, Jean Edouard garde toutes ses chances de victoire ou de podium !

Flotte étirée, petits groupe éparpillés

Après 24 heures de course, pas étonnant donc que cette flotte particulièrement hétéroclite commence à s’étirer avec près de 100 milles entre le premier et le dernier. Olivier Singelin (Gonser Group-Cambio) ferme en effet la marche après s’est élancé hier en soirée pour réparer une avarie d’ordre électronique survenue avant le départ. Quant au Bulgare Dimitar Topalov (White Swallow), qui a vu son grand spi se coincer dans ses œuvres vives, il est toujours en escale à Roscoff. Au gré de ses avaries et des différentiels de vitesse, les écarts se creusent entre les gros bras du solitaire et les amateurs purs et durs qui n’en boudent pas moins leur plaisir d’entamer dans des conditions plutôt favorables leur longue traversée en direction de la Guadeloupe.

Face nord ou route sud ?

Cette flotte s’éparpille aussi. Elle se compose de petits groupes encore très compacts, témoins des divergences affichées dans les choix de routes à l’aune d’évolutions météo que tous attendent avec beaucoup d’incertitudes. Si les sudistes misent sur une bascule du vent au sud-ouest, qui leur permettra d’attraper un meilleur angle de vent dans leurs voiles pour progresser sur la route directe, les nordistes s’apprêtent affronter une mer bien formée au près. Quoi qu’il en soit au regard des cartes et des modèles, ce sont bien des petits airs qui s’annoncent majoritaires pour les 44 solitaires. L’anticyclone des Açores se déplace en effet vers les côtes portugaises leur interdisant pour l’instant de rêver à de belles glissades, et les obligeant plutôt à se préparer à long marathon océanique forcément riche de rebondissements.


Franck Martin