Fini de rire ! Le rendez-vous de Marseille doit être pris au sérieux...


Franck Martin

Naguère, les congrès du parti socialiste, grands festivals de ringardise bureaucratique, faisaient doucement rigoler, au sein même du "peuple de gauche"...

Il en sera tout autrement lors de l'ouverture du 80è congrès du parti socialiste à Marseille, en janvier prochain. Fini de rire, les temps ont bien changé : le prochain congrès du PS sera crucial pour l'avenir de la gauche.

Le congrès de Marseille doit acter la refondation du PS comme force centrale de l'union de la gauche.

La gauche doit retrouver la confiance d'une majorité de Français, à commencer par les électeurs de gauche qui, la mort dans l'âme, ont vu en Emmanuel Macron le seul rempart raisonnable contre la démagogie populiste des l'extrémisme, de gauche comme de droite.

Cela passe par un rééquilibrage massif au sein de du rapport de forces entre les réformistes socialistes et la gauche radicale de LFI.
Cela passe par un congrès de rupture.

A Marseille doit émerger un.e dirigeant.e qui sache, devant les dangers de l'heure, paraphraser Gambetta, fondateur de la République, en lançant le mot d'ordre " Le populisme, voilà l'ennemi du progrès ! "

Et d'abord du progrès social, vocation irréfragable de la gauche. Qui sera le héraut de la gauche raisonnable ? La pugnace Hélène Geoffroy ou le talentueux Nicolas Mayer-Rossignol ?


Nupes : le dépôt de bilan du PS

Epinay, un congrès fondateur
Les temps ont bien changé depuis l'heureuse époque où la ringardise emphatique des congrès PS nous faisait rire... parce que la gauche était au pouvoir et que les décisions se prenaient à l'Elysée ou à Matignon et non rue de Solférino. Les querelles de "courants" semblaient alors bien dérisoires...

Mais la gauche d'aujourd'hui doit prendre au sérieux le prochain congrès du PS où se joue bien plus que le sort d'Olivier Faure, syndic de faillite d'une gauche qui a enregistré sa pire défaite électorale depuis 50 ans.

L'accord Nupes fut le dépôt de bilan du PS suivi de la liquidation de ses actifs électoraux. Faut-il rappeler que le PS n'était présent que dans 35 circonscriptions sur 577...

Malgré une implantation locale incomparablement, historiquement et durablement plus enracinée que celle du repreneur, la grande entreprise socialiste, en difficulté, a été rachetée, pour l'euro symbolique de l'union par un bateleur mi-Trump, mi-Tapie, le vendeur d'illusions populistes et de programmes de gouvernement irréalisables.

Le "plafond de verre" de la gauche populiste

Mélenchon ne sera jamais premier ministre. La gauche ne retrouvera pas la confiance d'une majorité de Français tant que la Nupes sera soumise au trublion de la France Insoumise. Il faut sortir de l'impasse.
Hélas, malgré le succès d'une incroyable prise d'otage politico-idéologique, la France Insoumise ,n'est pas une start-up ! Tant que la gauche populiste dominera la gauche, la gauche ne retrouvera pas - à juste titre - la confiance des Français. La domination de l'extrême-gauche sur la Nupes représente selon l'heureuse expression de Nicolas Mayer Rossignol, un plafond de verre qui empêche l'union de la gauche de rassembler une majorité d'électeurs.

Mitterrand a trouvé la formule de la victoire de la gauche, confirmée par Lionel Jospin et François Hollande : une gauche unie et plurielle où un parti socialiste dirige une alliance où le centre gauche, les écolos, les communistes apporte leur soutien loyal à un programme synthétisant des aspirations plurielles.

La vocation de la gauche, c'est le progrès social, l'amélioration concrète du sort du plus grand nombre. Pour réformer, il faut gouverner. Pour gouverner, il faut rassembler une majorité autour d'un projet de changements concrets, crédibles, progressifs et durable.

Or, tout espoir de rassembler une majorité, tout espoir passe par un profond rééquilibrage, au sein de la Nupes du rapport de force entre la gauche populiste (LFI) et la gauche responsable, la gauche de gouvernement représentée naguère par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche.

Congrès du PS : Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer Rossignol veulent changer de direction et la direction du PS

Face à la contribution "fauriste" intitulée «Gagner», il y en aura donc deux autres: l'une s'opposant frontalement à la ligne Faure, conduite par la pugnace Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) et s'intitulant «Refonder, rassembler, gouverner»; l'autre préconisant une troisième voie  emmenée par le brillant Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen (Seine-Maritime), et qui s'intitule « Refondations ».

Si vous souhaitez lire les 2 motions, vous pouvez les télécharger ici, en cliquant sur l'onglet Téléchargements en haut de la page d'accueil.

Mendèsiste, je ne voterai pas au congrès de Marseille, mais...

Bernard Cazeneuve Nicolas Mayer-Rossignol à Rouen : soutien aux candidats PS anti-Nupes Djoudé Merabet, Khader Chekhemani...
Dans les méandres du prochain congrès, un rapprochement entre les partisans d'Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer Rossignol est plus que nécessaire : indispensable pour sortir de l'impasse où Olivier Faure a coincé le PS.

Mendésiste, radical de gauche élu sur une liste d'union de la gauche, j'ai siégé durant plusieurs années avec Nicolas Mayer-Rossignol au Conseil régional de Haute Normandie. J'ai pu admirer sa profondeur d'analyse, sa vision stratégique et son inébranlable ancrage idéologique sur les valeurs de la gauche humaniste, universaliste, pro-européenne. Il ferait un formidable leader du parti socialiste, jeune, brillant et capable de refonder, de rénover la synthèse social-démocrate qui a permis les victoires de la gauche unie, naguère.

Alors que j'étais candidat suppléant d'Olivier Taconet à Louviers, Bernard Cazeneuve est venu soutenir à Rouen les candidats PS hostiles à la NuPes : mon camarade Khader Chekhemani, et le maire d'Elbeuf Djoudé Merabet.

La pugnace Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, brigue la direction du PS. Elle a le soutien des "poids lourds", dont Bernard Cazeneuve, premier ministre et de la dynamique Carole Delga, formidable présidente de la Région Occitanie
Je ne connais pas la pugnace Hélène Geoffroy, mais on ne devient pas maire de Vaulx-en-Velin sans être une force motrice de la gauche. Elle a eu le courage de s'opposer à Olivier lors du dernier congrès socialiste. Son texte d'orientation est ferme, novateur, déterminé à sortir de l'impasse Nupes ( Nicolas Mayer Rossignol est plus flou sur ce point capital...)

J'ai la plus grande estime pour Carole Delga, figure d'avenir de la gauche. couronnée de succès, sa dynamique présidence de la Région Occitanie est exemplaire. Elle soutient la motion d'Hélène Geoffroy à l'instar de poids lourds de la gauche mitterrandienne et ministres du gouvernement Hollande et de plusieurs ministres, dont le premier d'entre eux, Bernard Cazeneuve, pour qui j'ai le plus profond respect.

Le courant de renouveau de la gauche doit devenir torrent pour emporter le congrès socialiste. Je ne suis pas socialiste, mais nombre et la qualité des figures socialistes qui s'engagent pour la refondation me donnent espoir pour toute la gauche.

NOTES

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Franck Martin