Contre Sarkozy, défendons les gens du voyage !



Leur arrivée fut spectaculaire. Dimanche dernier, plus de 200 caravanes ont été accueillies sur le stade de Plaquette. Dans le calme et la sérénité. A Louviers, nous avons développé une politique exemplaire d'accueil des gens du voyage, contre l'intolérance hypocrite qui les frappe.

Raison de plus pour apporter notre soutien aux gens du voyage, calomniés et stigmatisés par l'encore Président d'une République chaque jour plus attaquée. Défendre les gens du voyage contre Sarkozy est un devoir républicain.

Sarkozy se targue d'une action de terrain face au discours angéliste des bonnes âmes. En l'occurence, c'est comme élu de terrain, ayant mis en place, grâce à la CASE, une vraie politique d'accueil des gens du voyage, que je témoigne contre les fariboles du président. La cohabitation paisible entre sédentaires est gens du voyage est possible et à Louviers, nous le démontrons chaque été.


Tout, presque tout, a été dit sur l'effrayante posture adoptée par Nicolas Sarkozy contre les Roms et les gens du voyage.

Profitant de la mort d'un jeune homme, abattu lors d'un contrôle de gendarmerie, et de l'inexcusable flambée de violence allumée par ses proches, le président, politiquement affaibli, joue sa carte de la dernière chance : dresser les Français les uns contre les autres, dramatiser l'insécurité, pour masquer ses échecs cuisants dans les fondamentaux de l'action politique.

Amalgamant insécurité, délinquance, gens du voyage et Roms, le discours du président, en cette fin juillet est une honte nationale, dont la presse étrangère s'est emparée pour stigmatiser... la France et les Français.

Une lettre du candidat Sarkozy au président de l'association des Tziganes

J'ai profité de la présence à Louviers de la présence de Monsieur Désiré Vermeersch, président de l'Association Nationale et Internationale Tzigane pour lui réaffirmer notre soutien contre Sarkozy et notre solidarité contre les discours démagogiques de toute provenance.

 A Louviers, tout se passe bien avec les gens du voyage : les enfants sont scolarisés, il n'y a pas d'installation "sauvage", grâce à l'ouverture de l'aire d'accueil. Chaque été, la municipalité et les missions évangéliques organisent l'arrivée et le séjour, pendant une semaine, d'un rassemblement qui se dirigera ensuite. Gràce au dialogue et à la confiance réciproque, le terrain reste propre, calme, bien tenu.

Désiré Vermeersch m'a montré un document étonnant : la lettre que le candidat Sarkozy, lui a adressé, en tant que président national de l'ASNIT, pendant la campagne présidentielle. Des propos orientés à 180 % de son discours actuel. Quelle hypocrisie !

Le candidat Sarkozy annonçait une vérité, oubliée par le président : c'est l'Etat et non les gens du voyage qui est dans l'illégalité. Si les aires d'accueil prévues par la loi Besson étaient ouvertes, l'essentiel des problèmes seraient réglés. Louviers le démontre.

Le mythe des "voleurs de poule"

Les gens du voyage ne sont pas des voleurs de poules. Il faut tordre le cou à ces clichés honteux.

Certes, comme dans toute catégorie sociale, il y a des délinquants chez les gens du voyage, voire des formes de délinquance liées à leur mode de vie précaire et itinérant. Mais rien ne permet l'amalgame entre délinquance et gens du voyage.

Y compris le cliché de la grosse Mercedes tractant une immense caravane. Une polémique à ce sujet s'est développée dans le journal de José Alcala, Caméra Diagonale.

" S'ils peuvent rouler en Mercedes, c'est parce qu'ils trafiquent..."

Combien de fois n'ai je entendu cette remarque, toute pétrie de jalousie, qui vise à insinuer que seule la délinquance permet d'acheter des voitures à un prix qui les met hors de portée du Français moyen "sédentaire".

Sauf que : posséder une caravane et une voiture pour la tracter sont une nécessité absolue pour les gens du voyage. La voiture et la caravane sont le patrimoine familial, le seul patrimoine. L'acquisition de ce patrimoine s'étale sur plusieurs générations. Et c'est la revente régulière de la caravane et de la voiture qui permet, en y ajoutant un petit "plus" à chaque fois, de " monter en gamme ". Tout l'argent du ménage y passe, ou presque.
 
Réfléchissons un peu : 58% des Français sédentaires sont propriétaires de leur logement, d'une valeur bien supérieure au 80 000 euros cités pour le prix d'une grande caravane et d'une grosse Mercédès. Nul ne les soupçonne de délinquance pour autant. Pour les gens du voyage, le mythe a la peau dure..

Ils gagnent leur vie... en travaillant

 

Les gens du voyage gagnent de l'argent... en travaillant. Il faut, sans tomber dans l'angélisme, en finir avec la caricature des "voleurs de poule". Certes la nature ponctuelle des travaux exécutés ( ramonage, élagage, chantiers domestiques ) favorise le paiement " au noir ".

Bien d'autres que les gens du voyage pratiquent le travail au noir. Qui ne connait une baby-sitter, un jardinier occasionnel, une location de garage payée en liquide ?
Mais cette pratique n'existe que parce qu'elle est acceptée, voire demandée par les donneurs d'ordre "sédentaires".

Roms et gens du voyage : rien à voir...

Toute discrimination au regard des droits de l'homme est intolérable. Les Roms doivent être défendus, comme les gens du voyage, contre toute atteinte à leurs droits inaliénables d'êtres humains. Chassés de leur pays par l'intolérance et la misère, les Roms de France vivent en général dans des abris de fortune, en périphérie des grandes villes, vivent d'expédients, subissent la barrière d'une langue étrangère. Ils sont, au terme de la loi, des étrangers et posent, du point de vue social, une problématique très spécifique. Contre Sarkozy, il faut défendre les Roms !

Or, les gens du voyage ne sont pas des Roms. L'immense majorité des non-sédentaires, les gens du voyage, est de nationalité française, depuis des générations. Les gens du voyage sont des citoyens français, même si cette catégorie sociale subit des discriminations qui les amène à ressentir leur statut comme celui de citoyens de seconde zone : difficulté à obtenir une carte d'électeur, obligation de faire viser un "carnet de route" tous les trois mois...

Sarkozy se targue d'une action de terrain face au discours angéliste des bonnes âmes. En l'occurence, c'est comme élu de terrain, ayant mis en place, grâce à la CASE, une vraie politique d'accueil des gens du voyage, que je témoigne contre les fariboles du président. La cohabitation paisible entre sédentaires est gens du voyage est possible et à Louviers, nous le démontrons chaque été.