Conseil municipal : l'opposition poignarde dans le dos nos commerçants


Franck Martin

Incroyable, mais vrai : seule la municipalité a voté la motion de soutien au commerce local, menacé par l'ouverture d'un «Village des marques» de 40 000 m2 de surface de vente.
C'est donc clair : l'opposition soutient le projet Mac Arthur Glen, faisant litière de la survie du commerce lovérien.


Lors de la réunion organisée par les commerçants de Louviers, j'exprime mon soutien à leur cause
Pour en souligner l'importance, j'avais choisi de débuter le conseil municipal par le vote de la motion de soutien au commerce local, présentée par Pascal Labbé.
Conseiller municipal délégué chargé de la vie du commerce, ce dernier a vigoureusement argumenté en faveur de son texte. Rien n'y a fait. L'opposition a voté pour la mort du commerce lovérien.

«Ils n'ont même pas proposé d'amendement !» soupirait une conseillère municipale, après la clôture du conseil. En effet, le prétexte chafouin mis en avant par les socialistes pour ne pas soutenir le commerce lovérien fut que le texte proposé était "insuffisant ! " Lorsqu'un texte est insuffisant, il suffit de le compléter par voie d'amendement...

C'est bien la preuve que la ligne politique choisie par l'opposition est de soutenir l'implantation de Mac Arthur Glen, contre le commerce local.

Les circonlocutions embarrassées du socialiste Christian Renoncourt, le recours au "refus de vote", le langage cryptique d'Olivier Aubert, dont la fin du discours démentait le début ne tromperont personne. Au moment du vote, tout devient clair.

Le contexte électoral a sûrement joué : Olivier Aubert est candidat, Christian Renoncourt et les socialistes, diviseurs de la gauche, militent pour Leslie Cléret. Tout ce beau monde soutient Mac Arthur Glen

Voici le texte de la motion adoptée par le conseil municipal de Louviers, à la majorité.



Voici le texte de la motion adoptée par le conseil municipal de Louviers, à la majorité. Il est téléchargeable ( cliquer en bas du texte )



MOTION CONTRE LA CREATION D’UN VILLAGE DES MARQUES A DOUAINS

 

 

RAPPORT

 

En décembre dernier, la Communauté d’Agglomération des portes de l’eau votait le principe de l’implantation à Douains d’un village des marques appartenant à la chaîne Mac Arthur Glen. Cette décision ne peut que susciter l’inquiétude parmi les commerçants du secteur et en particulier de Louviers distant d’une trentaine de kilomètres.


Il s’agit d’un projet de dimension considérable intéressant une superficie de l’ordre de 30 000 m² sur le site Normandie-parc qui est bordé par l’autoroute A13. Le groupe Mac Arthur Glen s’est spécialisé dans le secteur des magasins de déstockage de grandes marques à prix dégriffés. Ce complexe commercial prévoit dans un premier temps l’implantation de 100 boutiques pour en envisager 200 à terme. Les promoteurs du dossier annonçant la création de 1000 emplois alors que les organisations de petits commerçants, faisant le bilan de la même expérience conduite à Troyes par le même promoteur, ont pu constater la disparition de 140 commerces en deux ans.

 

Une telle perspective fait craindre légitimement l’évasion d’une part importante de la clientèle locale attirée par cette invitation à la pratique d’un véritable « tourisme commercial ». Il s’agit d’une lourde menace qui pèse sur l’attractivité et le dynamisme du centre ville, attractivité pour laquelle la collectivité ne ménage pas ses efforts. C’est en particulier pour cette raison que depuis quinze ans la municipalité s’est toujours opposée à la création de supermarchés. Le commerce de centre ville est un facteur essentiel de l’identité locale, du bien vivre et du lien social. C’est à ce titre que les risques encourus vont bien au delà du seul intérêt des commerçants et concernent l’intérêt général.

 

Desservi directement par l’autoroute A 13, ce village de marques, s’il voit le jour, sera le centre d’une zone de chalandise absolument considérable, il est question de trois millions de visiteurs par an, les flux automobiles générés atteindraient le million de véhicules. Si bien qu’à l’incohérence économique s’ajouterait l’incohérence environnementale.

 

Au vu de ces éléments, j’invite le Conseil municipal à s’opposer fermement à ce projet et à apporter son soutien au collectif de défense des commerçants, à saisir Madame la Préfète de l’Eure pour que soit désigné un représentant de la Communauté d’agglomération Seine-Eure qui siègera à la Commission départementale d’aménagement commercial (C.D.A.C.) qui devra statuer sur ce dossier.

 

DECISION

 

LE CONSEIL, ayant entendu le rapporteur et après en avoir délibéré,

 

S’OPPOSE fermement au projet de village des marques à Douains,

 

APPORTE son soutien au collectif de défense des commerçants,

 

DEMANDE à Madame la Préfète de l’Eure que soit désigné un représentant de la communauté d’agglomération Seine-Eure qui siégera à la Commission départementale d’aménagement commercial qui devra statuer sur ce dossier




Franck Martin