Circulation, stationnement : le devenir du centre-ville à l'étude


Franck Martin

Il faut aérer, oxygéner le centre ville. Circulation et stationnement à Louviers doivent être fluidifiés. Mardi soir, l'atelier Déplacement s'est penché sur le devenir du centre ville.


Dans le cadre de la révision du PLU, l'atelier Déplacement, devant un nombreux public, a pris connaissance de la seconde partie de l'étude menée par le cabinet COSITREX. Après le diagnostic, fait lors de la première réunion, l'atelier a abordé plusieurs scénarios pour fluidifier la circulation et améliorer le stationnement dans le centre ville. De nombreux commerçants avaient fait le déplacement. La participation au débat de tous les usagers a été précieuse.

En juin, le diagnostic

Le diagnostic avait été posé lors de la première réunion. La situation de la circulation et du stationnement à Louviers est loin d'être catastrophique, mais il est temps de préparer l'avenir, de réfléchir aux indispensables changements d'habitude pour les usagers de la voirie. Ces solutions nouvelles doivent inspirer la révision du Plan Local d'Urbanisme de Louviers et rester compatible avec les préconisations du Plan de Déplacement Urbain arrêté par la CASE.

Circulation de plus en plus difficile

De quoi souffre Louviers ? Son centre-ville est de plus en plus fréquemment engorgé par une circulation de transit très importante : 50 % des usagers qui traversent Louviers par la rue du Maréchal Foch... n'ont rien à faire dans le centre-ville, où ils ne s'arrêtent pas. Venant d'autres communes, ils se rendent dans d'autres communes. Rediriger ce flux vers les boulevards et la voie Tabarly améliorerait sensiblement la situation.

Reste 50 % du flux, qui doit circuler et stationner dans le centre de façon fluide. Le centre doit rester accueillant. Il n'est pas question de faire du centre ville une zone piétonne inaccessible aux voitures, comme une mauvaise interprétation du PDU a pu le laisser croire...
Lire l'article "Les commerçants victimes d'une manipulation"

L'aménagement de zones de rencontre, où le piéton est prioritaire, mais où la circulation et le stationnement des automobiles sont libres est une solution intéressante.

Stationnement résidentiel ?

D'autre part, le stationnement en centre-ville et particulièrement dans le secteur commercial, souffre de la présence de véhicules qui ne respecte pas les limites de durée de la zone bleue.

On sait bien que la création de places de parking n'est pas la solution : plus on crée de places, plus l'occupation permanente augmente. De plus, dans le centre ville, les espaces disponibles pour créer de nouvelles places sont très rares. Il n'est pas question d'exproprier massivement logements et commerces de centre ville pour stocker des autos.

La solution existe, tout le monde la connait : il suffit de multiplier le nombre d'usagers sur l'espace existant.
Tout le monde comprend l'équation : une place de parking "réelle" occupée par une seule voiture-ventouse vaut 4, 5, voire 8 places de parking potentielles si la durée de stationnement est limitée dans le temps.

Appliquée au secteur commerçant, ce sont des centaines de places qui peuvent être créées... si la zone bleue est respectée. Ce qui, tout le monde en convient, n'est pas le cas. Il faut donc trouver de nouveaux moyens pour faire respecter cette zone bleue.

Plusieurs suggestions se font jour, allant de la vidéo-surveillance à des horodateurs gratuits délivrant un ticket, plus efficace que le disque...

Une solution novatrice pourrait être introduite à Louviers : le stationnement résidentiel. Les habitants des logements de centre ville seraient dotés de macarons autorisant le stationnement dans leur rue ou dans des zones avoisinantes.

Le point de vue de l'opposition

Représentant l'opposition municipale, Olivier Aubert a eu le grand mérite de participer à cette importante réunion. D'autres ont préféré rester devant la télé.

Mais son intervention n'a guère contribué à rendre l'opposition crédible. Selon l'UMP, il n'y a pas de problème de circulation à Louviers, le problème est "idéologique".

Pour le stationnement, la solution préconisée par M. Aubert consiste à construire ( où ? à quel prix ? ) des boxes, financés par les commerces, pour y stationner les voitures des commerçants et de leurs employés !

Oubliant au passage que le centre ville accueille des emplois de service et que le stationnement des employés pose autant de problème que celui des commerçants. Inutile de dire que cette proposition a été jugée fantaisiste par l'assistance.

Pour justifier ce raisonnement rocambolesque, il n'a pas hésité à prétendre que l'étude - basée sur des comptages physiques de véhicule - était fausse et que le cabinet d'experts était guidé par une démarche "idéologique". Cette mise en cause de l'objectivité d'un cabinet d'études neutre et compétent était particulièrement déplacée...


Franck Martin