Cammas à bon port, Jean Edouard tient bon !


Franck Martin

Situation ce mardi matin : Cammas arrive tout doucement à Pointe à PItre, Jean Edouard tient bon, les 40 pieds se regroupent (sic) avant le rush final.


Le sacre de Francky

Les multicoques géants touchent au but. Franck Cammas va devoir finasser avec des zones de calme, mais sa victoire ne fait guère de doute et la Guadeloupe prépare déjà le sacre de Francky.

Pour les monocoques de la Classe 40, la lutte promet d'être chaude. Le regroupement s'opère entre ceux qui ont contourné l'anticyclone par le Sud - étonnante performance de Nicolas Troussel - et ceux qui ont affronté le vent de face par le Nord. Voir la carte.
 

Jean Edouard a été remonté par Nicolas Troussel, passant de la 6ème à la 7ème place, mais se bat pour remonter. Le leader Thomas Ruyant dispose d'une très large avance, mais les espoirs d'un podium restent intacts : la route vers Pointe-à-PItre reste longue, les monocoques de 40 pieds atteignent seulement la mi-course !

De plus, la météo laisse planer le suspense : une vaste zone dépressionnaire, avec des vents très variables et beaucoup de calmes qui représentent autant de pièges... mortels pour les compétiteurs.

Le Kriegspiel est fascinant, une gigantesque partie d'échecs est engagée. Pour gagner, il faudra éviter la "pétole", par une tactique de navigation très fine et une vigilance de tous les instants. Ce qui implique que la  fraîcheur mentale et physique fera la différence...

Hier soir : un message de Jean Edouard !

Encore une nuit à tenir pour être sur que l'anticyclone ne nous "embêtera" plus et quitter ce régime instable de NNE qui m'oblige à descendre plus Sud que je ne le voudrais.

Ensuite 2 à 3 jours sous spi plus stable en attendant une rotation et...un gros talweg entre nous et le reste d'une tempête tropicale...ça veut dire, si tout va bien, que nos amis qui sont partis devant vont se trouver face à un mur...

Je sens le restart à 700miles de l'arrivée...

En attendant que ces prévisions offertent par le bateau météo Picoty se valident, je profite de l'ivresse provoquée par l'absence de sommeil pour apprécier le bateau qui fuse sous spi dans la nuit. La mer est presque douce ce soir, juste une petite houle résiduelle qui s'amuse à faire partir Picoty en survitesse à chaque fois qu'elle ondule (la houle...!)

La nuit est complètement noire, le plafond nuageux nous empêche d'entrevoir la moindre lueur d'étoile. La mer est noire et c'est l'obscurité complète autour du bateau, hormis le halo de ses feux de nav et d'éclairage de voiles. Ca donne l'impression d'être seul au monde à bord d'un vaisseau filant vers l'inconnu sans effort et presque sans bruit...

Ce petit monde serait parfait si le vent arrêtait de jouer avec mes nerfs, me testant à chaque fois qu'il décide de varier de 50° en direction et de passer de 8nds à 25... je fais le mec qui n'en a rien à faire, je ne voudrais pas qu'il se satisfasse de son comique de répétition bidon en espérant qu'il se lasse.

Bonne nuit à vous,

Jean-Edouard

 


Dernière heure : Voici le tout dernier message, brut de décoffrage...

j'm'en sorts pas de ce pu... d'anticyclone de m....

Toute la nuit à se faire malmener comme une boule de flipper de nuage en nuage avec des sauts de vents brutaux.  J'ai passé 1H30 à me battre avec un vent à 3nds pour me faire surprendre juste après par un grain à 30nds...bloqué à la barre comme un c... en tee shirt sous un déluge de flotte...la peur au ventre d'exploser le spi...

Avec en parralelle la prise de tête de me dire que je suis en train de perdre le groupe et que je me fait toler comme un c...

En voyant le classement de 4H et 8H, je me rends compte à la vitesse des autres qu'on a tous été malmené et que j'ai rien perdu.

Ca ne me rassure pas puisque rien ne correspond au fichier météo, et qu'on avance en aveugle sans savoir ce qu'il va se passer...

Il faut que je trouve le temps de dormir car mes temps de réaction augmentent et av une météo aussi casse c... c'est pas le moment.

Le jour se lève, ça va être un pei plus si^mple de lire le ciel et d'anticiper le vent...

Le vent semble s'être stabilisé, je vais me coucher


Franck Martin