Bravo Louviers ! Un toit pour tous... vraiment pour tous.


Franck Martin

Parce que l'on y travaille au plus près de la souffrance et de la dignité humaine, il y a des dossiers, des chantiers, des actions qui me tiennent à cœur, beaucoup plus que d'autres.

L'opération de fermeture de la résidence sociale Winston Churchill, suivie de la destruction du bâtiment, puis de la reconstruction du magnifique CHRS, conventionné avec l'Armée du Salut fait partie de ces «dossiers phares».

Mon équipe municipale n'a pas oublié notre slogan " Un toit pour tous ". Vraiment pour tous, y compris les plus déshérités. Roland Liénard, qui préside le CCAS, Ghislaine Baudet, chargée de l'urbanisme au sein de la municipalité, Isabelle Monplay ont fait un travail magnifique avant de confier le gouvernail à l'Armée du Salut. Bravo Louviers !


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Samedi, l'opération Portes Ouvertes qui tenait lieu d'inauguration du Centre Henri Durand, a été l'occasion d'un rappel de l'histoire de ce site et de la volonté politique de Louviers d'y offrir un toit digne pour tous. Vraiment pour tous.
Naguère, la résidence «sociale» Winston Churchill était une plaie infectée, à l'entrée de Louviers. D'abord Foyer de Travailleurs Migrants, cette résidence au bâti dégradé, était devenue inadaptée à sa mission. Faute d'accompagnement social efficace, le site était devenu le théâtre de divers trafics, drogue et prostitution. Loin d'aider à la réinsertion, habiter cette résidence exposait les résidents à la stigmatisation, les enfonçait un peu plus dans l'exclusion.
Mais détruire le bâtiment... en relogeant les résidents fut une mission particulièrement éprouvante. Annoncer un déménagement obligé à des hommes et des femmes privés de repères stables et qui se cramponnaient à l'idée qu'un mauvais toit vaut mieux que pas de toit du tout fut douloureux pour tous.
Grâce à un partenariat exemplaire entre le CCAS, la Ville, la CASE, l'Etat, le Conseil général, la cellule de relogement a fait merveille et 110 résidents ont trouvé un toit en attendant la reconstruction du centre.
Monsieur Onesphore Muhire, directeur du Centre d'Hébergement et de Résidence Sociale Henri Durand

Décider d'y implanter le CHRS de Radepont, géré par l'Armée du Salut, est un risque politique. L'impopularité de ces équipements sociaux est forte et si j'avais fait un référendum local, le rejet était garanti. L'opinion préfère que l'on cache la misère loin de la ville.
Si l'on ne connait pas cette volonté majoritaire - souvent inconsciente - de reléguer le Quart Monde loin de la vue des citadins, dans une logique d'apartheid social, on ne comprend pas l'illogisme de la situation précédente, où des résidents de Louviers en difficulté étaient censés se réinserer, après avoir été transplantés à Radepont, en pleine campagne.
Oui, c'est bien à Louviers, au plus proche des emplois, des logements "normaux", des réseaux de transport et d'un tissu social dense, avec des voisins et des familles, que les accidentés de la vie ont la meilleure chance de se reconstruire, de prendre un nouveau départ ou, simplement, de vivre une vie digne et décente.


Franck Martin