Bravo Jean-Edouard !


Franck Martin

Le marin lovérien, skipper du Class40 Groupe Picoty, termine 7e de la Route du Rhum



Photo Bertrand Duquenne
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Bravo Jean-Edouard !

Epuisé, encore tendu par les dernières heures physiquement éprouvantes passées à contourner la Guadeloupe dans des conditions particulièrement instables, Jean-Edouard Criquioche a bouclé sa deuxième Route du Rhum-La Banque Postale vendredi matin à 8h51 (heure de Paris), en 7e position.



Il est l'un des tous premiers « non-professionnels » de la course. Le skipper du Team Groupe Picoty-Lac de Vassivière a bataillé comme un lion, il a su mener sa bombe de Pogo40 S2 sereinement sur une route stratégique digne de celle d'un « pro »... Vraiment, bravo, Jean-Edouard !

Comment te sens-tu ?

Jean-Edouard Criquioche : « Je suis cuit ! Il y a deux jours j'ai tout, tout donné pour revenir sur le petit groupe de quatre qui était devant moi... Et puis, le plus dur dans cette course, ce n'est pas la traversée de l'Atlantique, c'est le tour de la Guadeloupe ! J'ai dû faire 30 à 35 virements de bord depuis Basse-Terre avec des grains et des sautes de vent qui allaient de 0 à 25 nœuds ! Je suis carbonisé. »

 

Quel premier bilan sportif tires-tu de ta course ?

Jean-Edouard Criquioche : « C'est la première Transat* où j'ai navigué super propre et super serein. Il n'y a pas eu de prise de tête, pas de casse matérielle non plus. C'est extrêmement positif. Le bateau est naturellement rapide donc il n'est pas nécessaire de prendre de risques, de tirer dessus outre mesure pour avancer... Du coup, j'ai pris beaucoup de plaisir à tenter ma chance pour le podium ! »

 

Et, côté humain ?

Jean-Edouard Criquioche : « c'est un peu la contre-partie de cette façon d'aborder la course uniquement côté « compétition ». C'est la première fois que je pars avec un objectif sportif élevé en tête, du coup, la course devient uniquement une course : tout le côté contemplatif, plaisir d'être au large, griserie de la gestion du bateau en solitaire disparait, complètement. Je n'ai pas eu un moment sur ces 19 jours où je n'ai agit ou pensé autrement que « compétition ». Ça a été la bagarre tout le temps ! C'est un peu dommage, il ne faudra pas que des courses comme ça... »

 

Tu termines 7e, dans les tous premiers « amateurs » de la course (avec Damien Grimont (Monbana), 5e et Sam Manuard (vecteur Plus) qui sont des ???semi-pros???), c'est une belle satisfaction ?

Jean-Edouard Criquioche : « oui, ce fut super Transat ! Intense... mais je me suis tellement mis dans le rouge qu'il va falloir un peu de temps pour apprécier tout cela à sa juste valeur ! »

 

Le Groupe Picoty et les représentants du syndicat du Lac de Vassivière t'ont supporté tout du long de ta course et ils sont là, en nombre, au cœur de la nuit guadeloupéenne pour t'accueillir : que représente pour toi cette énergie positive ?

Jean-Edouard Criquioche : « Ce sont plus que des partenaires, ce sont devenus des amis ! Une seconde famille même ! Ils sont extraordinaires ! Ils savent profiter à 300 % de ce que le bateau, la course peut leur apporter de fédérateur. Ils sont fabuleux, ils ont tout compris... ! »


 

Stéphane Commery, Directeur du marketing et de la communication du Groupe Picoty : « Nous avons vécu des moments très, très forts ! Nous sommes extrêmement fiers de Jean-Edouard et de sa course ! Une très grande majorité de nos collaborateurs a complètement adhéré au partenariat, ils ont suivi cette Transat au jour le jour, avec passion. Nous sommes 19 représentants du Groupe et du Lac de Vassivière cette nuit à l'accueillir à Pointe à Pitre. Nous allons ramener un maximum d'images et de souvenirs pour faire partager encore cette aventure et, dès le mois de Décembre, le Team Groupe Picoty viendra en Limousin pour échanger de vive voix avec tout le monde là bas ! »

 

Jacques Fournier, deuxième skipper du Team Groupe Picoty : « Jean-Edouard a fait une très belle course : je suis admiratif ! Malgré la qualité du plateau sportif de cette course, il a réussi à se glisser à une très belle place. Et, surtout, il a su suivre une stratégie propre, sans faille. Je pense que c'est désormais quelqu'un avec qui il faudra compter en course au large ! »




Franck Martin