Au conseil municipal, la droite se désintègre


Franck Martin

Lundi soir, notre majorité n'avait plus personne en face d'elle.

Le départ de Benoit Veyrat, l'absence de ses co-listiers, la surprenante résurgence d'Olivier Aubert ont donné au public le spectacle d'une droite lovérienne divisée... au point d'être littéralement désintégrée. Sans voix, absente.

La seule réplique à la majorité fut donnée par un NPA atteint de psittacisme, récitant les arguments rituels qu'il répète depuis 20 ans.


La flèche du Parthe

Un moment d'intense émotion : Benoit Veyrat annonce son départ
Une salle pétrifiée d'émotion a écouté la poignante déclaration de Benoît Veyrat, contraint par la maladie à abandonner la politique. Le souffle du drame vécu a balayé toute comédie politique. C'est d'homme à homme que je lui ai présenté, au nom de tous, l'expression de notre respect pour la sincérité de son engagement et notre souhait de le voir bientôt victorieux dans le combat qu'il engage contre le mal dont il est atteint.

Le départ de Benoit Veyrat décapite la liste UMP-UDI dont il avait pris la tête et qu'il dit avoir porté " à bout de bras "... autant dire tout seul. Dans sa déclaration de départ, il ne s'est pas privé de décocher la flèche du Parthe contre ses co-listiers... dont il a dénoncé l'inaction, l'absence de cohésion et surtout de solidarité...

Un signe supplémentaire de la division et de la désorganisation qui règne dans l'opposition lovérienne, où, visiblement, tout est à reconstruire, à moins de 100 jours des élections.

Olivier Aubert s'invite au conseil

A la surprise générale, lors de l'appel des présents au conseil municipal, Pascal Labbé a annoncé qu'il détenait un pouvoir signé d'Olivier Aubert !  En attendant d'être jugé pour des faits qui n'ont rien à voir avec la politique, Olivier Aubert reste présumé innocent et reste conseiller municipal aux yeux de la loi.

En donnant un pouvoir à un membre de notre municipalité, il donne un signal fort, que l'on ne peut interpréter que comme une dénonciation de la lâcheté de ceux qui l'ont abandonné dans l'épreuve. Et comme une preuve qu'il n'est pas mort politiquement.

Car, nonobstant le jugement qui sera porté sur les faits que lui reproche son ex-compagne de Vernon, Olivier Aubert  à Louviers bénéficie toujours de la sympathie d'un réseau non négligeable, construit au fil d'une action politique honorable.

Son influence politique, désormais latente mais bien réelle, sera une épine de plus dans le pied de quiconque voudra prendre la succession de Benoit Veyrat. Un Benoit Veyrat qui, dans sa déclaration finale, a salué le geste d'Olivier Aubert, en remerciant Pascal Labbé d'avoir accepté ce pouvoir. Dire que l'opposition est un champ de bataille fratricide frise l'euphémisme...

Le pompier pyromane

Autre moment fortement symbolique : notre jeune adjoint au maire Alex Daché et la plus jeune conseillère, Anne Josy Guérard ont donné lecture d'une déclaration qu'ils avaient préparé peu avant d'entrer en séance. L'enthousiasme de leur jeunesse a été cruellement blessé par la trahison de celui qu'ils considéraient comme un ami et par les calomnies qu'il répand à leur encontre, dans la presse et par voie de tract.

Cette réaction de nos jeunes élus illustre une certitude, une évidence : laisser son ambition dévorer toute morale personnelle en retournant sa veste, crachant sur son équipe, changeant de parti politique, n'a jamais rendu personne populaire. Si Jacky Bidault est accueilli comme un sauveur dans le cercle étroitissime d'Anne Terlez, c'est uniquement parce qu'elle fait naufrage, n'arrivant pas à recueillir 33 engagements citoyens sur la liste MODEM. C'est par faiblesse qu'elle confond Judas avec le Messie. La notoriété n'est pas de même nature.


Franck Martin