U parè di un intellettuale corsu nant'à a lingua corsa : Nicolas Giudicci Pietri Mariani
U pòvaru Niculaiu G fù assassinatu parechji anni fà.
UNE LANGUE A PART ENTIERE. Les spécialistes ont trouvé à la langue corse suffisamment de correspondances avec d'autres langues romanes que l'italien, et suffisamment de connexions directes avec le latin pour ne pas la réduire au statut de simple dialecte toscan. Pour autant, ce n'est pas une langue isolée. Sa longue cohabitation avec l'italien - qui fut langue officielle jusqu'au Second Empire (1851) - en fait une composante à part entière de la sphère italique. LA QUESTION DE LA LANGUE. En Corse la question de la langue et la culture ne se situent pas au-dessus mais au cœur des enjeux politiques, s'intégrant ainsi à la crise comme un catalyseur. DEBAT APRE L’âpreté du débat linguistique surprend d'autant plus que des solutions existent dans d'autres pays d'Europe (tels le Tyrol italien, le Val d'Aoste, les Baléares, le grand duché de Luxembourg) où des conflits linguistiques ont pu exister. CONSTITUTION BLOQUEE En Corse, deux obstacles bloquent le dossier. Le premier, franco-¬français, réside dans la tradition centralisée de la France, traditionnellement « allergique » à la diversité linguistique, identifiée comme un handicap et non comme un atout. Il en résulte une impasse juridique : sans la lourde procédure d'une révision constitutionnelle, la France ne pourrait ratifier la Charte européenne des langues minoritaires. Or, dans la plupart des pays voisins, la cohabitation de plusieurs idiomes ne trouble ni la communauté nationale, ni l'ordre public. LES POLYPHONIES Contrairement à l'Espagne qui a préservé ses traditions culturelles, comme le montre la vitalité du flamenco par exemple, le centralisme français a déconsidéré les cultures minoritaires. La Corse a souffert de ce snobisme, à l'instar de la Bretagne ou de la Provence. Aujourd'hui, les polyphonies ancestrales, minutieusement inventoriées, sont de nouveau chanté' par les groupes « culturels ». Ce patrimoine inspire une nouvelle création qui offre à la tradition poétique insulaire l'occasion d'affirmer sa vitalité. EROSION DEMOGRAPHIQUE En Gallura (nord de la Sardaigne), quelque 200 000 locuteurs, surnommés i Corsi («les Corses»), pratiquent couramment une langue sœur du parler “sartenais” qui domine en Corse du Sud. La situation est moins brillante dans l'île de Beauté où la pratique de la langue locale s'érode. Le vieillissement de la population accentue ce mouve¬ment. Dans les années 1970, on estimait à quelque 70 000 le nombre de personnes susceptibles de tenir une vraie conversation en corse, c'est à dire d'exprimer dans cette langue l'ensemble des messages liés aux travaux et aux jours. Au crépuscule du siècle il n'en reste pas 20 000. Pourtant le corse n'a jamais été aussi présent à l'école et dans les médias. ASSUMER LA SPHERE LINGUISTIQUE Cet affaissement se masque sous le succès de l'expres¬sion musicale, notamment des polyphonies ancestrales. Or, la ré appropriation de cette culture authentique trop longtemps dévalorisée ne suffit pas pour parler de renaissance. Apparaît alors le deuxième obstacle, corso corse, qui empêche de poser concrètement, et non idéologiquement, la question de la langue et de la confronter à des expériences réussies de préser¬vation d'un idiome minoritaire. Le luxembourgeois ou le tyrolien par exemple sont parlés couramment par les populations concernées, bien que ces langues ne soient pas enseignées. Seulement l'enseignement obligatoire de l'allemand dans le Haut Adige (officiellement d'expression Italienne) et dans le grand duché de Luxembourg (officiellement d'expression française) sauve la langue la sphère linguistique germanique. LA CORSE, N’ASSUMANT PAS SON APPARTENANCE A LA SPHERE ITALIQUE, NE DEMANDE PAS L'ENSEIGNEMENT DE L'ITALIEN, SE PRIVANT AINSI D'UNE CHANCE UNIQUE. L'ENSEIGNEMENT DU CORSE Le corse est désormais enseigné dans les écoles ; sa présence se renforce dans les médias audiovisuels ; la toponymie locale est respectée. Cependant, cette effervescence ne suffit pas à raviver la pratique quotidienne de la langue dont la résurgence dépend de son implication dans l'économie, et non de considérations administratives, politiques ou culturelles. La Corse ne pose pas en termes techniques, mais en termes idéologiques, la question de la langue. Héritière d'une double culture de résistance, elle oppose légitimement le corse au français (très dissemblables), mais illégitimement le corse et l'italien qui sont en intercompréhension immédiate. In LE PROBLEME CORSE (Les essentiels milan) Nicolas GIUDICI Ghjuvan'Paulu
Ghjudiziu interessantìssimu !
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