- Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre vie avant la guerre ?
"Je suis né le quatorze septembre 1921 à Lackawana, Etat de New York, et je vivais à Blasdell, N.Y. J’ai poursuivi des études jusqu’au lycée. Mon père était un vétéran de la première guerre mondiale, et je me suis d’abord engagé en octobre 1940 dans une unité d’artillerie de la Garde nationale locale, avant d’obtenir une affectation dans l’aviation."
- Et vos expériences de pilote ?
"J’ai volé successivement sur PT-22, BT-13 Vultee « vibrator », T-6 Texan (avions d’entraînement, NDT), P-47 Thunderbolt et enfin P-51.
C’est en mars 1944 que j’ai rejoint le Théâtre d’opérations méditerranéen.
Le jour de l’accident, j’avais trois missions, soit quelques dix-huit heures de vol à mon actif.
J’ai effectué au total 57 missions, soit 300 heures de vol de guerre."
Concernant le jour de l’accident, « Don » Taylor a peu de souvenirs plus précis, il a notamment oublié les personnages qu’il a pu croiser ce jour là…
Il n’a jamais compris, par ailleurs, ce qui avait pu arriver à son avion.
Mais après tout, plus de soixante ans plus tard, et compte tenu de l’état de choc dans lequel il devait être, on ne saurait lui en tenir rigueur.
C’est en mars 1944 que j’ai rejoint le Théâtre d’opérations méditerranéen.
Le jour de l’accident, j’avais trois missions, soit quelques dix-huit heures de vol à mon actif.
J’ai effectué au total 57 missions, soit 300 heures de vol de guerre."
Concernant le jour de l’accident, « Don » Taylor a peu de souvenirs plus précis, il a notamment oublié les personnages qu’il a pu croiser ce jour là…
Il n’a jamais compris, par ailleurs, ce qui avait pu arriver à son avion.
Mais après tout, plus de soixante ans plus tard, et compte tenu de l’état de choc dans lequel il devait être, on ne saurait lui en tenir rigueur.
Voici toutefois une traduction de la lettre qu’il nous adressée :
"Le 5 juillet 1944, j’effectuais une mission sur le Sud de la France. C’était ma quatrième mission sur les cinquante de mon tour d’opérations. Nous avons escorté des bombardiers sur zone, et devions refaire le plein à Ajaccio, en Corse, avant de retourner à notre base.
Après avoir fait le plein, j’étais le dernier avion à décoller. A quelques 400 pieds (120 m), mon moteur cessa brusquement de fonctionner. Je ne pouvais me poser que dans l’eau. J’y parvins. Puis je pus m’extraire de l’avion et gonfler ma Mae West, et enfin mon radeau de sauvetage, le dinghy. Après y avoir grimpé, je pus voir que j’étais à un ou deux mile de la côte. Quelques instants plus tard, j’entendis l’eau s’agiter près de moi. Quelqu’un m’avait rejoint depuis la côte, et réussit ensuite à me pousser vers le rivage.
Arrivé sur la terre ferme, je fus déshabillé et couvert de vêtements secs. Puis on m’emmena dans un hôpital pour traiter les plaies que je portais au front. J’avais violemment heurté le collimateur en amerrissant.
Quelques jours plus tard, j’étais de nouveau à ma base. Je recommençai à voler après quelques jours.
Je suis très reconnaissant à celui qui m’a ramené sur le rivage. Je comprends qu’il ait reçu une médaille pour cela*.
J’ai 85 ans et je suis Lieutenant-colonel en retraite dans la réserve de l’Air Force.
Je suis véritablement émerveillé que cet avion ait été découvert.
Don Taylor"
* Une petite difficulté de traduction est sans doute à l’origine d’un malentendu ici : vous verrez, à la lecture de notre récit, que le soldat en question n’a jamais été officiellement récompensé pour son acte de dévouement, le général gouverneur militaire de l’île estimant qu’il « n’avait fait que son devoir » (souvenirs de Paul di Barbazza, qui tient cette anecdote de son père).
Après avoir fait le plein, j’étais le dernier avion à décoller. A quelques 400 pieds (120 m), mon moteur cessa brusquement de fonctionner. Je ne pouvais me poser que dans l’eau. J’y parvins. Puis je pus m’extraire de l’avion et gonfler ma Mae West, et enfin mon radeau de sauvetage, le dinghy. Après y avoir grimpé, je pus voir que j’étais à un ou deux mile de la côte. Quelques instants plus tard, j’entendis l’eau s’agiter près de moi. Quelqu’un m’avait rejoint depuis la côte, et réussit ensuite à me pousser vers le rivage.
Arrivé sur la terre ferme, je fus déshabillé et couvert de vêtements secs. Puis on m’emmena dans un hôpital pour traiter les plaies que je portais au front. J’avais violemment heurté le collimateur en amerrissant.
Quelques jours plus tard, j’étais de nouveau à ma base. Je recommençai à voler après quelques jours.
Je suis très reconnaissant à celui qui m’a ramené sur le rivage. Je comprends qu’il ait reçu une médaille pour cela*.
J’ai 85 ans et je suis Lieutenant-colonel en retraite dans la réserve de l’Air Force.
Je suis véritablement émerveillé que cet avion ait été découvert.
Don Taylor"
* Une petite difficulté de traduction est sans doute à l’origine d’un malentendu ici : vous verrez, à la lecture de notre récit, que le soldat en question n’a jamais été officiellement récompensé pour son acte de dévouement, le général gouverneur militaire de l’île estimant qu’il « n’avait fait que son devoir » (souvenirs de Paul di Barbazza, qui tient cette anecdote de son père).
D’autres témoins et des rapports officiels rapportés par Mr. Kucera nous ont aidé à reconstituer l’événement plus précisément. Don Taylor a mené une carrière de cadre dans l’industrie sidérurgique, et comme beaucoup, il n’évoque très peu ses années de guerre. Cela ne l’empêche pas de se rendre régulièrement aux réunions annuelles des anciens du 31st Fighter Group.
Une dernière question toutefois.
Une dernière question toutefois.
- Et pour finir, vous étiez très jeune à l’époque : que diriez-vous à des jeunes gens d’aujourd’hui ?
"Faites de votre mieux en toutes choses, vous pouvez toujours plus que vous ne le croyez…"
"Faites de votre mieux en toutes choses, vous pouvez toujours plus que vous ne le croyez…"